samedi 16 décembre 2006

La petite guerre des enseignes parlantes ou L'honneur vengé

Ceci se passa en 1886, peu avant le déroulement de la « Septennale ». A cette époque, les divers groupes de Marcheurs manifestaient déjà un esprit de corps remarquable, auquel se greffait, faut-il l'ajouter, une sorte de hâblerie guillerette très caractérisée, tintée parfois d'un brin d'insolence. En outre, un vif esprit d'émulation poussait les Unités à rivaliser pour présenter les décharges les plus bruyantes et les plus synchronisées, pour étaler la plus grande discipline, les plus beaux uniformes ... et nous en passons ! Bref, il s'agissait d'en imposer aux autres.
En ce temps-là, le local des Grenadiers était tenu par le célèbre Joseph Constant. Quant au local des Zouaves, autre Compagnie fossoise, il était tenu par le sieur Jules Honnay, appelé communément le « Prussyin ».
On pourrait croire qu'il existait, avant 1886, soit une animosité, soit une mésentente ou encore un malentendu entre Grenadiers et Zouaves car le sieur Joseph Constant, en grand secret, fit peindre, très joliment d'ailleurs, une enseigne parlante à caractère « héroï-comique », qu'il s'empressa de poser au-dessus de la porte de son cabaret, situé à l'actuel numéro 10, rue du Postil.
On y voyait un Grenadier enfonçant sa baïonnette dans la poitrine d'un Zouave. De plus, un autre Zouave, voyant le drame, prenait ... la pou­dre d'escampette. L'inscription, lapidaire, recelait un défi à la fois cinglant et gouailleur :

« AU VIEUX GRENADIER »

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